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Édition 2023

Des rencontres sous le signe "du changement et de la continuité"

Cette 1ère édition organisée sous l'égide du CMVRH se voulait celle du changement, mais aussi celle de la continuité: changement de localisation puisque pour la 1ère fois ces rencontres ont eu lieu à Paris - La Défense, mais également continuité d'ouverture au plus grand nombre sur des sujets d'actualité liés à l'intégration du numérique dans la formation.

La thématique de cette édition :

"Comment améliorer l'efficience de l'apprentissage en ligne  par l'évaluation?​

Près d’une cinquantaine d’acteurs de la formation à distance a fait le déplacement et a eu le plaisir de se retrouver autour de la thématique de cette 15ème édition « Comment améliorer l'efficience de l'apprentissage en ligne par l'évaluation? ».

 

Longtemps perçue comme anecdotique, la formation en ligne est aujourd’hui reconnue comme un mode d’apprentissage offrant de nouvelles opportunités pour les étudiants et les professionnels.


Cependant, assurer l'efficience de l'apprentissage en ligne constitue un défi majeur pour les enseignants et les formateurs.
Les risques de voir l’apprenant développer un sentiment d’isolement derrière son écran ou d'abandonner son processus de formation en cours restent importants.


Questionnée dans sa forme et dans son efficacité dans le domaine éducatif, souvent rejetée et perçue comme une sanction dans le cadre de la formation professionnelle, l’évaluation semble pourtant un élément essentiel à la réussite d’un parcours d’apprentissage.
Indispensable pour s’assurer de l’atteinte des objectifs pédagogiques, elle peut permettre d’améliorer l’engagement de l’apprenant ainsi que sa motivation lorsque du feed-back et du tutorat l’accompagnent.


Repenser l’évaluation au-delà de l’évaluation sommative, intégrer le droit à l’erreur comme vecteur de progression, c’est également comprendre que ce processus est indispensable aux apprenants qui, en recevant des commentaires détaillés sur leurs performances, peuvent prendre conscience de leurs forces et de leurs faiblesses, réfléchir à leurs stratégies d'apprentissage et apporter des ajustements pour améliorer leurs performances.

Cette édition était donc l’occasion d’explorer la place et le rôle de l’évaluation dans le processus d'apprentissage, à travers notamment l’alignement pédagogique, le processus de métacognition, le rôle du tutorat ainsi que les outils numériques disponibles au service de cette évaluation.

Ouverture 

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Pierre Roux, directeur du Centre Ministériel de Valorisation des Ressources Humaines (CMVRH) était particulièrement honoré d'ouvrir ces quinzième rencontres, 1ères sous l'égide du CMVRH qui a intégré le CMA depuis le 1er septembre 2023.  

Il a affirmé sa volonté et sa responsabilité à faire fructifier cet héritage vieux de 15 ans, en poursuivant son esprit d'ouverture, de partage et d'échanges sur des réflexions de haut niveau, avec des conférenciers de renom.

 

Il a également affirmé son ambition de poursuivre et accélérer la transformation numérique des formations afin de répondre au besoin massif de compétences nécessaires à l'accomplissement de nos missions.

Cette ambition se veut également qualitative avec des formations atteignant les objectifs fixés, par l'acquisition des compétences requises, tout en s'adaptant aux nouveaux modes d'apprentissage.

 

La thématique de cette année "comment améliorer l'efficience de l'apprentissage en ligne par l'évaluation?" visait en partie à répondre à ces attentes. 

Les conférences

Franck Ramus
Directeur de Recherches au CNRS

" Peut-on apprendre seul? "

Chercheur en science cognitive, donc en psychologie et neuroscience, Franck Ramus s’intéresse au développement de l’enfant et aux apprentissages, scolaires notamment. Il participe à ce titre à la formation des enseignants. 


Basée sur les résultats de recherches et d’études, la présentation de Franck Ramus visait à s’interroger sur la manière d’enseigner tant en classe, qu’en distanciel, et de se poser les bonnes questions pour qu’un enseignement puisse être efficace, c’est-à-dire que la rétention des informations et des compétences soit optimale sur le long terme et puisse être réutilisée dans d’autres circonstances futures.


Selon lui, pour apprendre, il y a forcément une phase d’exposition au contenu, que ce soit en lisant un livre, en écoutant un enseignant ou en regardant une vidéo. Cet apprentissage s’appuie sur plusieurs phases ou différentes modalités pédagogiques (exercices, tests, etc) ayant différents rôles, par exemple sommatif pour vérifier ce que l’apprenant a retenu, ou encore formatif c’est-à-dire pour participer au processus d’apprentissage et de mémorisation. Mais apprendre c’est également s’appuyer sur des révisions afin de réactiver ses connaissances en mémoire et de les maintenir sur le long terme.

Les recherches en psychologie fournissent des résultats très utiles pour améliorer les méthodes d’apprentissage, que ce soit pour le scolaire ou le professionnel, au travers notamment d’activités génératives qui favorisent l’apprentissage en profondeur. De même, ces nouvelles méthodes peuvent également s’appuyer sur différents outils numériques pour les rendre plus efficientes. En effet ces outils peuvent contribuer à réduire le coût de corrections des tests, faciliter et améliorer le feed-back, que ce soit en termes de délai, de fréquence ou du nombre d’élèves concernés. En facilitant et améliorant l’interactivité, les retours d’informations systématiques sur les performances, une sollicitation permanente au travers des activités et ainsi la stimulation, ces outils permettent ainsi d’éviter l’écueil de l’ennui et le risque de décrochage que l’on peut constater lorsque l’on apprend seul.

Nous vous proposons donc de découvrir ces nouvelles méthodes d'apprentissage et les outils adaptés à travers la présentation (diaporama ou vidéo) de Franck Ramus, ci-dessous.

Emmanuel Sylvestre
Directeur du centre de soutien à l'enseignement (CSE) de l'université de Lausanne (UNIL)

" Évaluer les apprentissages selon les principes de la cohérence pédagogique "

Emmanuel SYLVESTRE, en tant que directeur du centre de soutien à l'enseignement de l’université de Lausanne, accompagne les enseignants, les équipes pédagogiques et l'institution dans leurs réflexions pédagogiques.

 

Pour commencer son intervention, il précise qu’« évaluer n’est pas noter ! ».

 

L’évaluation sert également à recevoir un feedback sur ce que l’on a pu apprendre et permet ainsi d’acquérir et d'utiliser cette information afin de consolider ses apprentissages.

 

Il revient sur les différentes formes d’évaluation (diagnostique, formative, sommative/certificative) et la nécessité de les connaître pour scénariser au mieux l’enseignement et éviter leurs biais qu’il détaille ensuite (effet de fatigue, de l’ordre de correction, de contamination, de halo, de stéréotypie, de pygmalion, de tendance centrale, de flou).

 

Par ailleurs, Emmanuel Sylvestre se questionne sur deux principes essentiels de l’évaluation que sont la validité (cohérence de l’évaluation avec les objectifs) et la fiabilité (constance de l’évaluation dans le temps). Il fait le lien avec les notions de cohérences et d’alignement pédagogiques, eux-mêmes se rapportant aux objectifs d’apprentissage et qui peuvent aider à limiter cette subjectivité de l’évaluation, en travaillant justement sur cette cohérence et cette fiabilité.

 

Il évoque ensuite son ouvrage « le design pédagogique » coécrit avec Jacques LANARES et Marc LAPERROUZA et proposé en open access. Ce livre permet en effet de visualiser les principes de l’alignement pédagogique et les moyens de les rendre actionnables. Il a été conçu comme un outil utile, afin de penser son enseignement.

 

Après la présentation de quelques fiches et notions essentielles visant à scénariser au mieux les apprentissages en veillant notamment à la cohérence, à l’alignement pédagogique et à la fiabilité des évaluations, il conclut son intervention en indiquant que toutes les évaluations proposées ainsi que leurs feedbacks permettent également d’obtenir des informations utiles sur le fonctionnement de son enseignement.

 

Il est donc important que les évaluations soient aux services des apprenants, mais également du formateur pour améliorer sa stratégie d’apprentissage et qu’il se pose la question :  est-ce que les stratégies d’enseignement proposées ont été efficaces pour guider les étudiants vers l’objectif d’apprentissage ?

 

Jacques Cartier
Enseignant honoraire à l'université de Franche-Comté - Besançon

" Tutorat et évaluation des apprentissages"

Enseignant honoraire à l'Université de Franche-Comté et auto-entrepreneur de formation d'adultes liée au numérique et à la foad, Mentor Évaluateur Jury Open-Classrooms et consultant expert international, Jacques Cartier a présenté, l’évaluation et l’évolution de sa mise en œuvre dans l’enseignement.

Partant du constat que l’évaluation constitue le parent pauvre d’un curriculum de formation, il précise que l’évaluation des apprentissages est complexe à mettre en œuvre. Afin d’y remédier, Il a expérimenté avec ses étudiants la mise en place d’un système d’auto-évaluation, avec une grille critériée et argumentée.

Cette démarche a permis de définir le rôle de l’évaluation et la place de l’apprenant dans sa propre évaluation mais également le rôle du tuteur dans ce type d’évaluation.

S’appuyant sur des témoignages récents de ses étudiants, il va définir le rôle du mentor dans le tutorat en ligne, les principales qualités ou aptitudes que le mentor se doit de déployer afin que les élèves finalisent leur projet, acquièrent les compétences nécessaires et obtiennent leur diplôme.

 

Le mentor permet à l’apprenant de développer son autonomie et son esprit critique. il encourage, repère les inquiétudes, dénoue les blocages, et maintient leur motivation par son écoute active et bienveillante.

Ces séances d’auto-évaluations formatives, de co-évaluations avec leur mentor deviennent un moteur des apprentissages, une partie intégrante de leur formation, porteuse de sens, d’énergie et d’enthousiasme. 

Prenez connaissance des détails de cette intervention en téléchargeant le document de présentation ou en visionnant la vidéo (liens ci-dessous)

Jean-Yves Jeannas
Université de Lille 
Concepteur du MOOC/SPOC sur l'évaluation de la Grande Ecole du Numérique (GEN)

"Les outils au service de l’évaluation"

Doublement diplômé en informatique fondamentale et en psychologie cognitive, Jean-Yves Jeannas s’est intéressé à l’apprentissage des machines et à celui des humains. Il poursuit actuellement des travaux de recherche et enseigne la culture numérique.

 

Dans sa présentation Jean-Yves Jeannas fait un bref historique de la formation à distance et souligne l’importance des interactions, de la dimension sociale qui doivent être préservées pour un apprentissage efficient. Les outils dorénavant à disposition facilitent ces interactions mais selon lui le mode hybride est une bonne solution pour résoudre les freins du tout distanciel et entretenir les interactions.

 

Cependant ces nouveaux modes d’apprentissage nécessitent également le développement du rôle de tuteur afin d’accompagner les apprenants et maintenir leur motivation. Cette nouvelle fonction n’est pas encore bien définie, ni attribuée. A l’heure actuelle la plupart des formateurs ne savent pas tutorer et est-ce bien leur rôle ?

 

Il revient également sur les différents rôles et modes d’évaluation en insistant sur le fait que la méthode et le contenu de l’évaluation mise en place, doivent être bien compris par l’apprenant. Les objectifs doivent notamment être clairs et atteignables. Il propose d’utiliser la méthode SMART, issue de la gestion de projet ou encore la taxonomie de Bloom pour formaliser des objectifs pédagogiques dont l’atteinte pourra être vérifier par l’évaluation.

 

Selon lui l’évaluation peut également participer à réduire les abandons. Il évoque la Zone Proximale de développement et insiste sur la nécessité de clarifier et vérifier les prérequis nécessaires. De plus la rétroaction (ou le feedback), qui peut être automatisée ou pas, est la clé d’une évaluation efficace. L’apprenant doit obtenir un retour pertinent en fonction de la réponse donnée.

 

Après un bref rappel des biais de l’évaluation, il présente quelques outils et méthodes d’évaluations.

Ainsi les activités disponibles dans moodle de type devoir, quiz, forums permettent de donner des feedbacks. S’il n’est pas souvent naturel pour les tuteurs de les utiliser, s’obliger à s’en emparer conduit souvent à les pratiquer de façon plus automatique au bénéfice de l’apprenant. Il présente également des outils plutôt « synchrones » tels que Wooclap, Komoot, SpeakUp qui facilitent une interaction dynamique avec les apprenants.

 

Les open-badges, fonctionnalité disponible dans moodle, sont également évoqués comme une évolution du bon point auxquels sont rattachées des métadonnées. Par ailleurs, l’activité atelier de moodle est également présentée comme permettant l’auto-évaluation ou l’évaluation par les pairs, à partir d’une grille précise et sans ambiguïté et avec un feedback par le formateur ou tuteur en fin de processus.

 

Il revient également sur l’authenticité des preuves et le risque aujourd’hui que les rendus ne soient pas réalisés par l’apprenant lui-même et évoque les systèmes de surveillance proposés pour palier à ce problème ainsi que leurs limites. Une piste explorée consiste également à mettre en place de nouvelles méthodes d’évaluation, telles que les portfolios réflexifs, ou chaque artefact doit être commenté par l’apprenant, ou encore les évaluations orales.

L'actualité Mentor

2ème journée

Pierre Roux et Hubert Callier se sont associés pour introduire cette deuxième journée consacrée plus spécifiquement à l’actualité Mentor.

Christophe Rodo
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L'évaluation des apprentissages dans MENTOR
Equipe Mentor DGAFP

Après avoir présenté le projet MENTOR, Sara BECARD, Génaël VALET et Lionel CAYLAT ont exposé les modalités d’évaluation des apprentissages au sein de la plateforme.


L’évaluation est un processus continu : en début de formation (évaluation diagnostique), en cours de formation (évaluation formative) et en fin de parcours de formation (évaluation sommative).


Pour faciliter et soutenir ce processus, les activités disponibles dans MENTOR telles que les tests, quiz, contributions, questionnaires, ateliers,…, ont été décrites.


Afin d’illustrer ces différentes pratiques, quelques cas d’usage concrets ont été présentés allant du plus évident au plus complexe.

Découvrez les en téléchargeant la présentation ou en visionnant l'intervention!

Des e-formations pour la transition écologique ?
SG CGDD DRH
CMVRH DIE DGALN
ENPC CMVRH CGDD
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Aujourd’hui, l’objectif de former l’ensemble des agents de la fonction publique à la transition écologique, par l’acquisition de compétences professionnelles dans les domaines environnementaux et de durabilité est affiché.

Des formations sont en cours de déploiement dans les ministères. Elles s’adressent aux cadres supérieurs dans un 1er temps, puis seront étendues à l’ensemble des agents de la fonction publique d’ici 5 ans.

Ce besoin de massification nécessite de repenser les modalités pédagogiques en incluant notamment du distanciel.

La plateforme de formation interministérielle MENTOR offre, à travers la collection TEDD (Transition Écologique et Développement Durable), cette possibilité de massification. 

Cette collection TEDD comporte d’ores et déjà 7 formations en libre-service sur Mentor dont 2 nouveaux modules que sont :

•    Mobiliser les travaux du GIEC dans sa pratique professionnelle
•    Rénovation énergétique d’un parc immobilier public : comprendre les enjeux et porter une stratégie

Vous pouvez visualiser l’aperçu de l’ensemble de l’offre TEDD dans ce clip de présentation: 

 

Retrouvez l’intégralité des présentations « Des « eformations » pour la transition écologique ? » et la vidéo ci-dessous.
 

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Processus de création d'une formation au sein d'un pôle ministériel
Equipe Projet Mentor du pôle ministériel

Pour introduire cette séquence Hubert Callier, Directeur du CMA rappelle l’ambition du pôle ministériel à développer la formation numérique en termes de quantité, pour répondre aux besoins de montée en compétences des agents, mais aussi et surtout en termes de qualité des formations proposées.


Il propose ainsi de voir comment le processus ministériel s’ajuste, se complète et s’organise pour assurer cette transformation numérique des formations dans ce souci de qualité.


Cécile Nicol, en tant que co-administratrice de la plateforme Mentor, rappelle que, lors de la phase de déploiement, une communauté ministérielle Mentor a été constituée  et qu’il convient de la présenter à nouveau. 
Elle propose de poursuivre par la description des outils et du plan d’accompagnement élaborés et mis à disposition des acteurs pour les intégrer à la démarche. Elle évoque la nécessité de faire un point sur le fonctionnement de la plateforme au sein du pôle ministériel un an après sa mise en service.


Elle précise que la stratégie portée par FORCQ2 est non seulement de faciliter l’accès à l’offre de formations pour tous les agents, mais aussi de mobiliser de façon optimale les formateurs internes occasionnels, qu’il convient également d’accompagner et de former à ces nouveaux modes d’apprentissage. Elle insiste également sur le fait que la formation numérique est une belle opportunité pour remettre la pédagogie pour adultes au cœur de nos démarches de professionnalisation.


Retrouvez tous ces éléments au travers le document de présentation et la vidéo ci-dessous.

Clôture

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Anne Thauvin, cheffe du service du développement professionnel et des conditions de travail et Hubert Callier, directeur du CMA se sont associés pour clôturer ces "rencontres de la eformation", en soulignant la richesse et la complémentarité des échanges, qui permettent de maintenir l'esprit de partage de cette communauté.  

Hubert Callier rappelle qu’un klaxoon était mis à disposition durant ces rencontres pour que les invités tant en présentiel qu’en distanciel, s’expriment librement. Vous pouvez retrouver l'ensemble des éléments exprimés ci-dessous.

Anne Thauvin s'est également réjouie de pouvoir accueillir au sein de son service les compétences du CMA et a exprimé son souhait de lancer des chantiers visant à réformer les parcours de professionnalisation des agents, en intégrant notamment des formations Mentor. Elle évoque en particulier la formation initiale des TSPDD, mais également celles des contractuels qu'elle souhaiterait instituer. 

 

Pour terminer Hubert Callier a tenu à partager son sentiment d'être  à un moment charnière où toutes les conditions sont réunies pour basculer vers le développement de la formation numérique.

Document de synthèse

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